Conférence donnée par Baptiste BACOT, et organisée par Anne-Sylvie BARTHEL-CALVET (membre du GREAM), avec le soutien du GREAM et de la HEAR. La conférence débutera par une présentation de recherches menées par Baptiste BACOT, et se poursuivra par une discussion avec le public.
L’instrument de musique est un paramètre déterminant des pratiques musicales. Son élargissement notable, du fait de l’intégration progressive de la technologie a contribué à l’émergence de nouveaux genres musicaux à partir de la fin des années 1960, tout en rendant floue la notion même d’instrumentalité. L’automation perturbe en effet la compréhension du rapport traditionnel entre le geste d’excitation et la production des sons. Cette reconfiguration de la chaîne causale de la production des sons amène légitimement à se demander en quoi consiste concrètement le travail des musiciens ayant recours aux technologies musicales.
Aborder l’organologie élargie de la musique électronique par la notion de geste et la nature technologique des configurations instrumentales permet de dépasser les positions théoriques qui restreignent l’instrumentalité aux pratiques acoustiques. Cette démarche, fondée sur une ethnographie de la musique électronique autorise également une réévaluation contextuelle des machines et logiciels employés par les musiciens, et donne lieu à un questionnement portant tout à la fois sur la création musicale en contexte technologique, sur les stratégies de création et d’appropriation instrumentales et enfin, sur la représentation des corps musiciens en situation de concert.
Baptiste Bacot est doctorant contractuel (2013-2016) à l’EHESS (CAMS) et détaché dans l’équipe APM (IRCAM). Il travaille sur la musique électronique selon une approche ethnographique visant à circonscrire les rapports entre les corps musiciens, les instruments électroniques et l’impact de la technologie sur les manières de produire, de concevoir et d’exécuter la musique. L’analyse située du processus de création musicale dans des esthétiques variées (musique populaire de danse, musique électroacoustique, performance audiovisuelle), reliées entre elles par le partage des mêmes outils technologiques, permet de poser les fondations d’une organologie gestuelle des instruments électroniques. Le titre provisoire de sa thèse est « Une organologie des pratiques de la musique électronique. Instrumentalité, création et représentation ».