Le 8 février 2019
de 08h45 à 17h30
Misha (université de Strasbourg)
5 allée du Général Rouvillois, 67000 Strasbourg
salle de Conférence
Tram C/E/F arrêt Observatoire
Entrée libre
Journée organisée par Camille LIENHARD et Julie WALKER (membres du GREAM), avec la collaboration de Nathalie HEROLD (membre du GREAM) et le soutien du GREAM.
Après avoir questionné les apports multidisciplinaires en musicologie lors de sa précédente édition, la 7e Journée des Jeunes Chercheurs du GREAM veut se porter sur le terrain des pratiques artistiques en interrogeant les rapports effectifs de l’acte musical avec d’autres domaines de l’art. Il s’agira à cet effet de s’intéresser à des objets musicaux particuliers nés de la rencontre de différents arts.
Un abord élémentaire – parmi d’autres – permet de distinguer, d’une part, certaines rencontres artistiques particulièrement fréquentes et cristallisées par des traditions : la musique et le drame dans l’opéra, la musique et la poésie dans le lied, la musique et le cinéma dans la musique de film, sans parler de la nature quasi consubstantielle du lien qui unit la musique à la danse. D’autre part, des pratiques plus atypiques ou plus individualisées mêlent la musique à d’autres arts selon des conditions déterminées ponctuellement par les artistes : design sonore, poésie sonore, happening, installations visuelles et sonores, jeux vidéo, etc.
Ces objets musicaux – qui pourraient dans un certain sens être qualifiés de « multimédia » – trouvent leur origine soit dans des compositions musicales déjà existantes, soit dans des créations musicales spécialement élaborées à cet effet. S’il se trouve des exemples de ce métissage artistique tout au long de l’histoire de la musique, ces hybridations diffèrent selon que les grandes impulsions esthétiques engagent à un disciplinarisme qui cherche avant tout l’essence propre de chaque art ou, au contraire, un décloisonnement des moyens d’expression. Dans la seconde moitié du xxe siècle, cette dernière tendance a d’ailleurs pris une importance assez considérable et la complexité croissante des objets produits a également induit une démultiplication sémantique dont les ambiguïtés n’ont toujours pas été levées.
Quels sont les enjeux esthétiques sous-tendus par ces ouvertures artistiques ? Quelles pratiques créatrices les incarnent-elles ? Quelles approches méthodologiques en permettent-elles l’étude ? Que le propos s’attache aux alliances traditionnelles ou plus expérimentales, il s’agira d’interroger la nature tangible du rapport entre la musique et une ou plusieurs pratiques artistiques existant par ailleurs de façon indépendante. Ce rapport, dont il sera essentiel de jauger les forces en jeu – prime la musica ? –, pourra être envisagé selon diverses perspectives et approches de l’acte musical : poïétique, effectif, performatif, esthésique.